L’Esprit Saint, lien d’unité entre les disciples du Christ

Introduction

Dans le dessein salvifique de Dieu, l’effusion de l’Esprit Saint occupe une place primordiale. Don messianique par excellence, source de prophétie et de sanctification, l’Esprit est aussi ce qui unifie et rassemble le peuple de la Nouvelle Alliance. En lui, dans une même communion, les croyants forment un seul corps, participant à la vie trinitaire et manifestant au monde l’unité des enfants de Dieu.

Cette ecclésia, assemblée convoquée par l’Esprit, est le signe efficace de l’union intime entre le Christ et les siens. Corps mystique du Sauveur, elle prolonge sa mission rédemptrice à travers l’espace et le temps, porteuse d’un message de salut et d’unité pour toute l’humanité.

I. La promesse christique d’envoi de l’Esprit

Avant de quitter ses disciples, le Christ leur annonce l’envoi prochain d’un « autre Paraclet » (Jn 14,16), l’Esprit de vérité qui demeurera avec eux pour toujours. Cette effusion de l’Esprit est liée à son départ et à sa glorification : « Il vous est bon que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le Paraclet ne viendra pas vers vous » (Jn 16,7). En ressuscitant et montant vers le Père, le Christ ouvre la voie à la venue de l’Esprit sur ses disciples.

Celui-ci leur enseignera toute vérité (Jn 14,26), leur rappelant l’enseignement du Maître et l’approfondissant. Il rendra témoignage au Christ (Jn 15,26) et convaincra le monde en matière de péché, de justice et de jugement (Jn 16,8 ). Guide et soutien des croyants, il les introduira dans la pleine communion au mystère pascal, achevant l’œuvre rédemptrice du Fils.

II. La Pentecôte : l’Esprit créateur d’unité

C’est au jour de la Pentecôte, alors que juifs de toute nation sont rassemblés à Jérusalem, que l’Esprit est donné aux disciples sous des signes extraordinaires (Ac 2,1-4). Tel un « violent coup de vent », il remplit le Cénacle et se pose sur chacun sous forme de « langues de feu ». Aussitôt, les Apôtres proclament dans toutes les langues « les merveilles de Dieu » (Ac 2,11) : l’Esprit suscite un discours prophétique qui transcende les barrières culturelles.

Pierre y voit l’accomplissement de la prophétie de Joël sur l’effusion eschatologique de l’Esprit (Ac 2,16-21). En ce jour commence l’ère nouvelle où « quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé ». Juifs et païens sont appelés à entrer dans l’unique peuple de la Nouvelle Alliance pour recevoir « le don du Saint-Esprit ».

Ainsi, la Pentecôte marque la naissance de l’Église, corps uni dans la communion de l’Esprit. Par lui, malgré la diversité des origines et des langues, les croyants forment « un seul cœur et une seule âme » (Ac 4,32). L’Esprit est le ciment de cette unité ecclésiale, qui aura pour vocation de rassembler l’humanité éparpillée en un seul peuple de Dieu.

III. L’Esprit Saint, principe d’unité de l’Église

L’Église est donc, par donation de l’Esprit, sacrement d’unité : « Nous avons tous, Juifs ou Grecs, esclaves ou hommes libres, été baptisés dans l’unique Esprit pour former un seul corps » (1 Co 12,13). Corps mystique du Christ, elle prolonge sa mission en répandant la grâce baptismale qui incorpore au peuple élu.

Par les sacrements de foi, c’est le même Esprit qui opère, liant chaque génération de croyants à l’unique sacrifice du Sauveur. La multitude des renaissances baptismales manifeste l’unité intime de l’Église et de son Seigneur : « Nous tous, qui n’étions jadis qu’un, avons été baptisés pour former un seul corps » (1 Co 10,17).

Ainsi l’Esprit est-il le souffle vital qui anime l’Église, la vie divine qui la relie à son Chef. En lui, le Christ ne cesse de visiter les siens (Jn 14,18), les unissant à son corps et à son offrande. Par lui sont maintenus les liens de la charité, gage de la persévérance des croyants dans l’unité ecclésiale jusqu’à la fin des temps.

Conclusion

Principe de rassemblement et ferment d’unité, l’Esprit Saint construit donc l’Église comme nouveau peuple de Dieu. En elle se manifeste la communion trinitaire, puisque ce sont le Père et le Fils qui envoient l’Esprit font participer à la divine nature (2 P 1,4). Ainsi l’Esprit rattache-t-il sans cesse les disciples à la vie intérieure du Dieu trois fois Saint, qui les appelle à n’être « qu’un », à l’image de l’unité parfaite des Personnes divines.