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| Sujet: L’Église catholique à la lumière de la théologie : mystère de communion, peuple sacerdotal et quête de sainteté Ven 29 Déc 2023 - 17:09 | |
| L’Église catholique à la lumière de la théologie : mystère de communion, peuple sacerdotal et quête de sainteté
La théologie catholique offre une lecture éclairante du mystère de l’Église, cette réalité à la fois visible et invisible, humaine et divine, qui rassemble en Christ tous les croyants. En méditant l’Écriture et la Tradition, elle dévoile la profondeur de ce signe efficace d’union des hommes avec Dieu et entre eux qu’est l’Église catholique.
Introduction L’Église, souligne le concile Vatican II, est « le sacrement... de l'union intime avec Dieu et de l'unité de tout le genre humain » (Lumen Gentium). Réalité mystérieuse qui provoque notre contemplation, elle se situe dans le dessein éternel de Dieu visant à réunir tous ses enfants épars en un unique peuple saint.
La théologie s’efforce de scruter ce mystère sous tous ses aspects. Elle met en lumière la nature de l’Église comme peuple de Dieu et corps mystique du Christ, sa constitution hiérarchique, le rôle des fidèles laïcs et religieux, sa mission d’évangélisation et de sanctification universelle, son caractère à la fois visible et invisible, charnel et spirituel, son rapport eschatologique au Royaume à venir dans la communion de tous les saints.
Ces divers éléments révèlent la richesse de ce mystère d’unité que l’Esprit ne cesse de bâtir à travers l’histoire. Ouvrons quelques perspectives pour mieux saisir l’être profond de l’Église.
Le mystère de l’Église, peuple de Dieu et corps mystique du Christ La théologie catholique envisage avant tout l’Église comme le « peuple de Dieu » rassemblé dans la Nouvelle Alliance par le Christ. Ayant inauguré par son sacrifice le règne messianique, Jésus ressuscité a fait de ceux qui croient en lui une « race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte » (1 P 2, 9).
Libérés du péché, marqués de l’Esprit Saint, tous les fidèles baptisés participent à la dignité royale du Christ. Ils reçoivent la vocation d’annoncer l’Évangile et de dilater le règne de Dieu jusqu’aux dimensions de l’univers entier. Ainsi advient progressivement ce peuple de Dieu destiné à réunir dans l’unique berger les enfants de Dieu dispersés.
Mais ce peuple est aussi corps mystique du Christ, l’Église prolongeant la mission sanctificatrice de son chef ressuscité. Sanctifiée par l’Esprit Saint, elle est le signe efficace et le sacrement de l’union intime des hommes avec Dieu et entre eux. « Une intime communion de vie, de charité et de vérité, c’est cela l’Église, corps mystique du Christ » (Pie XII). L’Esprit habite en elle et la construit comme ce temple saint où les croyants offrent leurs vies en sacrifice spirituel.
Ainsi, « de la plénitude du Christ, nous recevons tous, et grâce sur grâce » (Jn 1, 16) : tous les dons de vie divine destinés à transfigurer l’humanité passent à travers ce mystère d’unité qu’est l’Église, sacrement universel de salut.
La constitution hiérarchique de l’Église La théologie catholique présente aussi l’Église comme une hiérarchie organisée autour de l’apostolat, où se succèdent le pape successeur de Pierre, les évêques unis en un collège autour de lui, puis les prêtres et diacres qui secondent leur ministère.
« Les évêques ont reçu [...] le ministère de la communauté », rappelle Lumen Gentium. Consacrés par le sacrement de l’ordre, « en la personne des évêques, c’est le Christ lui-même qui enseigne, sanctifie et gouverne son troupeau ».
Cette structure ecclésiale manifeste la volonté du Seigneur ressuscité, qui a confié le soin de paître ses brebis aux Apôtres (avec Pierre comme centre d’unité) et à leurs successeurs, les évêques. Associés au Christ Prêtre, Pasteur et Roi, ceux-ci dispensent par leur ministère les mystères divins au peuple de Dieu.
Le sacerdoce commun des fidèles Mais ce ministère hiérarchique n’épuise pas le mystère de l’Église. Car par le baptême, le Christ « a fait de nous un royaume de prêtres pour son Dieu et Père » (Ap 1, 6). Tous les fidèles participent au sacerdoce du Christ : incorporés à son sacrifice, ils sont appelés à s’offrir en victimes spirituelles, notamment dans la célébration eucharistique.
C’est dire si les laïcs ont aussi un rôle essentiel, par leur témoignage au cœur du monde et leur mission d’évangélisation. « Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde », leur rappelle Jésus (Mt 5, 13-14). Leur vocation propre est de servir le dessein divin dans les réalités temporelles.
La vocation universelle à la sainteté Plus radicalement, la théologie catholique enracine le mystère de l’Église dans l’appel à la sainteté adressé à tout baptisé. « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait », exhorte ainsi Jésus (Mt 5, 48). La sainteté n’est pas facultative ni réservée à une élite : elle est la finalité ultime de tout racheté.
Sur ce chemin, les conseils évangéliques (pauvreté, chasteté, obéissance) tiennent une place à part en reproduisant plus parfaitement la forme de vie terrestre du Christ. Mais quel que soit leur état de vie (mariage, sacerdoce, vie religieuse), la voie de la perfection passe toujours par la charité vécue dans le don de soi et le service des frères.
« La sainteté de l’Église est entretenue spécialement par la pratique des conseils évangéliques » qui libèrent le cœur pour une charité plus ardente, note Vatican II.
Dimension eschatologique et communion des saints La théologie catholique approfondit aussi la portée « ultime » de l’Église. En tant que peuple en marche vers la Jérusalem céleste, elle demeure unie à la liturgie angélique de la Jérusalem d’en haut. Le chrétien vit dans l’espérance du retour glorieux du Christ qui accomplira toutes choses.
D’ici là, l’Église pèlerine reste mystiquement unie à l’Église triomphante du Ciel par la « communion des saints ». Cette unité fraternelle de tout le peuple de Dieu est magnifiquement affirmée et réalisée dans la célébration eucharistique, prélude au banquet éternel.
Conclusion : le mystère toujours à approfondir Ces quelques pistes n’épuisent pas le mystère insondable de l’Église que la théologie catholique s’efforce de percer, sans jamais le cerner totalement. Car comment saisir pleinement ce que recèle ce signe efficace et ce moyen d’union des hommes avec Dieu et entre eux qu’est l’Église du Christ ?
« L’Église en son mystère est nécessaire au salut », rappelle le concile Vatican II. Sacrement universel, elle porte en son sein comme la semence et les prémices du Royaume à venir, quand tout sera divinisé dans le Christ.
Appelée à la sainteté, habitée par la présence de l’Esprit, elle est ce lieu privilégié de la transfiguration du monde qui jaillit du Cœur du Crucifié. Puissions-nous toujours mieux contempler et vivre ce grand mystère d’unité ! | |
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